De mains z’é d’ailes

L’absence des mains , au creux des bras , les manches comme des tuyaux,
des conduites à tenir en respect les importuns, les trop malins, les trop sûr d’eux.
Des embouchures de canons à dégommer les vilains,
à leur claquer le bec à ces oiseaux de malheur,  ces écorcheurs de vie, ces prophètes tordus.
Tenir à distance l’arrogance, la morgue , le mépris, mais ne plus pouvoir caresser les plumes des anges, le ventre doux du monde,
ne plus semer ses doigts dans la terre féconde, ne plus les promener sur le bois patiné d’une touche sensible.
Et soudain le silence, sombre, sur une onde tiède juste un flottement muet, un courant de pensées, une vague de l’âme…
L’autre est là, mais pas de mains non plus, pas d’index pas de pouce, pas de majeur ni d’ongles, pas de poil dans la paume,
c’est d’ailes, c’est de plumes, c’est du vol manifeste.

Suspendre son corps à un clou invisible planté dans l’air du soir .