Sur la terre brune s’épand le fumier des espérés printemps.
les matins encore froids déposent avec parcimonie le bleu des glaces à la surface du jour.
Reste dans les yeux des corps encore engourdis une brume jaunâtre, elle se dissipera sans doute aux premières tiédeurs.
Dans la terre brune se délayent les humeurs moribondes des organismes qui s’abandonnent au moelleux de l’humus.
Déjà se pointent des tiges téméraires, à l’audace fragile, crevant la croûte, et du sombre le clair, coule comme une larme.
Et les bouches s’entrouvrent, les souffles s’élargissent,
recrachant dans un cri la glaise accumulée au palais des silences